Le dialogue entre Parlements rivaux libyens a repris jeudi à Skhirat, au Maroc, dans un climat marqué par les raids menés la veille près de Tripoli, des attaques vivement condamnées par l’émissaire de l’ONU Bernardino Leon, a constaté un journaliste de l’AFP.
S’exprimant mercredi devant la presse en prélude à cette nouvelle session de pourparlers, M. Leon a mis la pression sur les délégations, les enjoignant de faire preuve de « flexibilité » afin d’aboutir à un accord sur un gouvernement d’unité.
« Les Libyens sont à bout de patience, la communauté internationale aussi », a-t-il proclamé.
Jeudi, l’émissaire onusien a repris ses navettes auprès des deux délégations. Il s’est entretenu en matinée avec celle du Parlement reconnu par la communauté internationale installé à Tobrouk (est de la Libye), et devait en faire de même en fin d’après-midi avec celle du Congrès général national (CGN) –dit « Parlement de Tripoli »–, selon un journaliste de l’AFP.
Si Bernardino Leon avait affiché son optimisme en début de semaine, l’atmosphère a été alourdie par des bombardements effectuées mercredi matin par l’aviation du gouvernement libyen internationalement reconnu sur un camp militaire contrôlé par la coalition Fajr Libya, près de Tripoli.
M. Leon a dénoncé « dans les termes les plus forts » cette attaque, intervenue au moment où un avion de la délégation du Parlement de Tripoli s’envolait pour le Maroc.
« C’est non seulement inacceptable, mais nous espérons qu’il y aura une enquête », a-t-il poursuivi.
Cette prise de parole a toutefois été jugée insuffisante par Mohammed Saleh Al-Makhzoum, un responsable du Congrès général national (CGN). « Si la communauté internationale était vraiment sérieuse dans sa volonté de réussir les pourparlers, elle prendrait des mesures contre l’autre partie qui continue à bombarder », a-t-il dit à son arrivée à Skhirat, près de Rabat.
« Nous cherchons à adopter une démarche positive. (…) Il y a des gens de l’autre côté qui n’ont pas beaucoup à proposer et cherchent à temporiser », a pour sa part déclaré à la presse Issa Abdelkayoum, porte-parole de la délégation de Tobrouk.
Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales. Deux autorités s’y disputent le pouvoir: le gouvernement et le Parlement reconnus internationalement et le gouvernement et le Parlement parallèles installés à Tripoli par Fajr Libya, qui contrôle une grande partie de l’ouest libyen.